Céramiques et peintures
Des points de suture dans les murs de nos chairs
samedi 21 janvier > samedi 11 mars - 13h00 > 18h00
Vernissage : samedi 21 janvier - 18h30
Espace Saint-Jean
Brigitte Roffidal redonne forme à certains textes, travaille la relation entre l’écriture manuscrite et le corps, dispose ces mots sur de nouvelles structures. Elle semble lutter contre une matérialité en train de disparaître, réfléchit sur les changements de supports et de formes liés à l’écriture, accentue l’aspect charnel des éléments qu’elle utilise, dans un univers toujours proche d’une certaine spiritualité.
« J’ai commencé par m’interroger sur la distance que l’on parcourait en lisant le roman de Georges Bataille, Histoire de l’œil. J’ai découpé le livre, ligne par ligne, j’ai noué chaque fragment avec des nœuds rouges. J’ai enroulé ces cent trente-deux mètres autour de mon corps, je me suis emmaillotée ; je les ai portés telle une enveloppe, une enveloppe de mots obscènes qui cherchent à atteindre une certaine transcendance, pour toucher autrement à l’essentiel. J’ai mis cette seconde peau à l’horizontal : elle ressemblait à une relique, une relique de mon propre corps ?
Pour m’imprégner davantage du texte, me plonger dans les sources et tuer les intermédiaires, j’ai décidé de recopier certains livres à la main ; j’ai redonné une empreinte charnelle à l’écriture, une certaine sensualité, en réaffirmant la primauté de la matérialité, trop fragilisée.
Les textes choisis sont ceux qui s’intéressent à des personnages qui se révoltent à leur manière contre la société dans laquelle ils vivent, qui s’en détachent, se retirent du monde en amenant les autres, par leurs actions, à s’interroger. »